En 2016, on ose les murs bleus

UN PETIT PEU D’HISTOIRE (source : Wikipédia)

Difficiles à fabriquer et à maîtriser les pigments bleus furent longtemps rares et le bleu outremer était la couleur la plus chère, obtenue par broyage de la pierre semi-précieuse lapis-lazuli importée du Moyen-Orient.

  • Le premier pigment bleu fut découvert par les Égyptiens et obtenu à partir de l’azurite, un minéral naturel (carbonate de cuivre).

  • Au cours de la IIe dynastie, les Égyptiens mettent au point un bleu à partir de verre coloré au cuivre et broyé en poudre pigmentaire, que les Romains adoptent sous le nom de bleu d’Alexandrie, qui devient plus tard le bleu égyptien. La recette se répand rapidement à travers le monde antique mais se perd au cours du Moyen Âge.

  • L’indigo foncé est aussi connu pendant l’Antiquité : obtenu en broyant des feuilles de guède (Isatis tinctoria). La culture du pastel en Languedoc à partir du XIIe siècle va faire la richesse de la région : c’est le bleu de guède ou bleu de pastel, concurrencé au XVIe siècle par l’arrivée de plantes tinctoriales en provenance des Amériques (indigo importé par les Portugais) et des Indes colonisées. Il fut surtout utilisé en teinture, car mélangé à l’huile, leur couleur vire au gris.

  • Pendant le Moyen Âge, les seuls bleus disponibles pour les peintres sont le bleu de lapis-lazuli (le  »bleu outremer ») venu d’Afghanistan et le bleu d’azurite, moins précieux.

  • Au XVe siècle (ré)apparaît le smalt, mis au point à partir de verre coloré au cobalt puis broyé. Il sera très prisé des peintres flamands, malgré sa tendance à se décolorer et à prendre dans l’huile une teinte brunâtre.

  • Le premier pigment synthétique moderne est le bleu de Prusse, découvert par hasard en 1704 à Berlin par Heinrich Diesbach et Johann Conrad Dippel. Il est produit par réaction de la potasse sur du sulfate de fer. Dès 1710 Antoine Watteau l’utilise dans son tableau de la Mariée du village. Malheureusement, la solidité du bleu de Prusse laisse à désirer avec le passage du temps.

  • Un siècle plus tard exactement Louis-Jacques Thénard invente le bleu de cobalt, employé dès 1806 par Joseph Turner dans son paysage Goring Mill and Church. Ce pigment admiré de Vincent van Gogh reste un des plus chers de ceux mis à la disposition des artistes.

  • En 1826, Jean-Baptiste Guimet parvient à effectuer la synthèse du bleu outremer véritable, si onéreux. Le bleu Guimet est chimiquement identique, pour une petite fraction du prix.

  • George Rowney met au point le bleu céruléum, bleu à base de cobalt comme celui de Thénard, en 1860.

  • Au XXe siècle l’industrie des colorants produit le bleu de phtalo, appelé à ses débuts bleu monastral.

  • En 1960, l’artiste Yves Klein présente une peinture bleu outremer avec un liant spécialement étudié, sous le nom de International Klein Blue (IKB).

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Azurite

 

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Éclairage bleu de la grotte de la flûte de roseau à Guilin (Chine).

 

 

Le nuancier des bleus :
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Dans le salon :
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Dans la chambre :
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